jeudi 25 mars 2010

La prison de Trois-Rivières est-elle sécuritaire ?

La prison de Trois-Rivières est une véritable passoire. Il n'y a qu'à se donner la peine. Au moins quatre tentatives d'évasion s'y sont produites en 2009 et deux autres récemment.

Dans la nuit du 13 juin 2009, des détenus inquiets du quartier de protection ont entendu un grattement persistant et ont craint que quelqu'un ne cherche à les atteindre pour leur faire un mauvais parti. En fait, dans la cellule haute sécurité voisine, un codétenu, à l'aide d'une tige de métal, était en train d’avoir raison de leur fenêtre extérieure. Il était sur le point de faire tomber les barreaux, explique un agent de détention présent. Il ne manquait presque rien pour sortir.

Quelque temps auparavant, deux détenus fortement intoxiqués avaient tout cassé dans l'espoir de s'échapper et puis un soir du mois d'août 2009, un prisonnier est venu près de réussir. Il était à l'extérieur, couché sur le gazon. Il était passé par le grillage dans le bas de sa fenêtre, relate le même agent.
Après la tentative de novembre dernier, celle du trou béant dans le mur de brique, le syndicat a demandé un renforcement de la sécurité. La CSST n'y a pas donné suite. On est donc en appel devant la Commission des lésions professionnelles.

La prison, conçue à la fin des années 80 pour 118 pensionnaires, en accueille maintenant 314. Les agents de détention ont baptisé l'établissement : le Village de Nathalie. Pas besoin de s'appeler Houdini pour passer au travers des murs.

Depuis un mois, selon ce qu'on a pu apprendre, deux autres détenus se sont attaqués au mortier à l'aide de la boucle métallique de leur ceinture. Il y a quelques jours, un autre a tenté d’enfoncer un périmètre clôturé intérieur.

Le ministère de la Sécurité publique à Québec affirme toutefois n’avoir reçu aucun rapport à cet effet. Une douzaine de témoins, qu'on ne peut identifier par souci de sécurité, vont témoigner à ces audiences; des gardiens et des responsables de la prison. En août 2009, c'est une bénédiction que le détenu ait été empêché d'aller plus loin. S'il avait réussi à sortir, c'était pour tuer son ex-conjointe. (Louis Cloutier)

TVA CHEM

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